Condamné à rester dans sa chambre jusqu’au dîner car il a été paresseux, un enfant en colère s’en prend aux animaux et aux objets qui l’entourent. Il renverse le service à thé, martyrise l’écureuil et le chat, déchire la tapisserie puis ses livres. Soudain, comme par magie, les innocentes victimes s’animent et décident de prendre leur revanche.

Écrit en 1916 par Colette, puis confié au compositeur Maurice Ravel, L’Enfant et les Sortilèges est une œuvre majeure du répertoire. Au gré des tableaux qui s’enchaînent à un rythme soutenu, près de trente personnages nous emportent dans leur univers plein d’humour. La Théière s’adresse à l’Enfant dans un délicieux franglais, les fauteuils conversent avec une extrême politesse, et l’Arithmétique récite des calculs erronés. L’inventivité du texte est portée par le génie orchestral de Ravel, dont la partition entremêle jazz, polka, valse et fait même appel à des instruments in-habituels, comme la râpe à fromage ! Tel un magicien, Grégoire Pont décuple la féerie de l’œuvre en créant des images animées de toute beauté, qui interagissent avec les chanteurs. Faisant corps avec la musique, ce jeu d’apparition et disparition suscite la surprise et nous transporte dans un monde enchanteur.